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les révolutions de 1917 à 1921
La boucherie de la guerre de 14-18 accouche d’un monde qui se révolte.

La boucherie de la guerre de 14-18 accouche d’un monde qui se révolte.

"N’économisez pas les balles !"
Izvestia N° 5 - Lundi 7 mars 1921

Le feld-maréchal Trotski menace la libre et révolutionnaire Kronstadt, révoltée contre le pouvoir absolu exercé depuis trois ans par les commissaires communistes.

Ce nouveau Trépov [1] somme les travailleurs qui ont secoué le joug de la dictature du parti communiste en disant qu’il fera passer par les armes la population pacifique de Kronstadt ; il donne l’ordre de "ne pas économiser les balles".

Il n’en aura jamais assez contre les matelots, soldats rouges et ouvriers révolutionnaires.

Assurément, ce qu’il adviendra des masses laborieuses lui indiffère, à lui, le dictateur de la Russie Soviétique opprimée par les communistes, pourvu que le pouvoir reste dans les mains du P. C. R.

Il a le front de parler au nom de la Russie martyre et de promettre la clémence.

C’est lui, ce Trotski assoiffé de sang, le commandant de l’opritchnina [2] communiste qui, sans pitié, fait couler des torrents de sang au nom du pouvoir absolu du P.C.R., lui qui étouffe la liberté d’esprit, qui ose s’adresser avec tant d’arrogance et de dureté à ceux qui brandissent le drapeau rouge de Kronstadt.

Au prix du sang des travailleurs et des souffrances de leurs familles emprisonnées, les communistes espèrent restaurer leur autocratie, obliger les matelots, soldats rouges et ouvriers à courber le dos pour s’y asseoir plus confortablement, et poursuivent leur politique pourrie qui a précipité la Russie laborieuse tout entière dans un gouffre de ruine générale, de faim et de froid. Assez ! On ne trompera plus les travailleurs ! Communistes, vos espoirs sont vains, vos menaces impuissantes.

La haute vague de la Révolution des Travailleurs s’est levée pour balayer de la surface de la Russie soviétique profanée par leurs agissements, les ignobles calomniateurs et tous les agresseurs. Mais, votre grâce, Monsieur Trotski, nous n’en voulons pas !