Le Comité Révolutionnaire Provisoire a envoyé le radiotélégramme suivant :
Kronstadt.
A tous... A tous... A tous...
Prolétaires du monde entier !
Les rapaces de l’armée de l’air communiste commençaient à envier les lauriers de Guillaume [1].
Comme des milans, ils fondent sur Kronstadt, lâchent leurs bombes, tuent la population pacifique — nos femmes et nos enfants.
Mais cela ne nous empêchera pas de défendre jusqu’au bout les intérêts sacrés des masses laborieuses.
Que le prolétariat du monde entier sache que nous combattons pour le véritable pouvoir du peuple travailleur et que le sanguinaire Trotski, le gras Kamenev et leur clique de sicaires combattent, eux, pour le pouvoir du parti des oppresseurs communistes.
Que le prolétariat du monde entier sache que ces criminels cachent au peuple la vérité et font répandre la calomnie selon laquelle nous sommes dirigés par des généraux tsaristes.
Voilà douze jours qu’une poignée de véritables héros — de prolétaires —, d’ouvriers, de matelots et de soldats rouges, isolés du reste du monde, subit tout le poids des coups que leur infligent les bourreaux du parti.
Mais nous restons vaillants. Nous mènerons l’oeuvre que nous avons entreprise à une fin victorieuse, ou bien nous mourrons, et nous mourrons en criant : "Vivent les Soviets librement élus !"
Que le prolétariat du monde entier le sache.
Camarades, votre soutien moral nous est nécessaire : protestez contre les bureaucrates. Rappelez-vous les victimes innocentes de Louvain et de Reims.
C’était alors l’impérialisme qui défendait son pouvoir sur le peuple, et c’est maintenant le parti communiste qui défend ce même pouvoir en levant la main sur la révolutionnaire Kronstadt.
Maudits soient ces bourreaux !
Avec notre salut fraternel,
Le Comité Révolutionnaire Provisoire